C’est l’histoire d’un petit rat de laboratoire et d’un jeune laborantin très curieux et motivé. Le laborantin, bienveillant mais encore en apprentissage, crée ce petit rat pour mener ses expériences inédites et l’étudier de près. Il est passionné par les épreuves et les difficultés à surmonter, qu’il considère comme autant d’étapes dans la quête d’évolution de son petit rat.  

Ce que le laborantin et le petit rat ignorent, c’est la présence d’une croyance profondément ancrée : celle que la croissance passe nécessairement par l’effort. Or, c’est précisément en lâchant prise que l’évolution se fait.  

Pendant longtemps, le petit rat croit qu’il doit avancer en niant sa propre vulnérabilité, en combattant sans relâche. Toutes ces épreuves, qu’il croit être des obstacles, sont en réalité des cadeaux déguisés. 

Jusque-là, il ne connaît que la dureté du mental et le combat. Il n’a pas d’autre cadre de perception. Pourtant, grâce aux relations qu’il tisse, son cœur commence à s’ouvrir. Mais avant d’accueillir pleinement les autres, il doit d’abord explorer ses propres filtres, ses croyances et ses peurs.  

Cela renvoie à un symbole essentiel : la sécurité intérieure, la maison de son propre corps. Le petit rat, longtemps prisonnier d’une insécurité profonde, ne peut pas établir de relations sincères et authentiques au niveau du cœur.  

Avec le soin d’un artiste et la malice d’un savant fou, il choisit soigneusement sa famille d’accueil : un milieu bien toxique, où la violence, la folie et l’humiliation sont ses compagnes de jeu. Une expérience immersive en conditions extrêmes ! Et pourtant, le petit rat semble plutôt bien s’en sortir.  

Surdoué en logique, toujours parmi les premiers en classe, mais socialement… disons qu’il est aussi à l’aise qu’un poisson rouge dans un verre à shot. Extrêmement timide, un brin autiste, il trouve refuge dans les sports à risque. Rien de tel que de flirter avec la mort pour se sentir bien vivant !  

Ce petit rat, longtemps replié sur lui-même, porte en lui une quête profonde, sans encore savoir où elle le mène. Il pressent pourtant qu’elle renferme quelque chose d’unique. Toujours avide de comprendre le sens de la vie, il se lance avec ardeur dans les expériences du laborantin, animé par une foi instinctive, ignorant la prudence et embrassant l’inconnu.  

Le laborantin se réjouit à l’idée de mener ses expériences en mettant le petit rat en situation de grand stress. Et pour cela, il se dit qu’il n’y a rien de mieux que de lui injecter une bactérie bien sournoise, comme la redoutable borréliose, qui provoque la maladie de Lyme.  

Le petit rat met des années à comprendre qu’il est porteur de cette maléfique invitée invisible. Il ressent bien des signaux étranges dans son corps : une fatigue écrasante jusqu’à l’épuisement, de violentes courbatures dans le dos, des douleurs aux articulations, un brouillard mental épais comme une soupe froide, des trous de mémoire à court terme et, cerise sur le gâteau, des vagues d’état déprimé.  

Le laborantin se frotte les mains : parfait, tout cela fortifie sa force et sa volonté. Et quoi de mieux, pour surmonter la fatigue et l’épuisement, qu’un stress extrême qui l’oblige à puiser au plus profond de lui toutes ses ressources ?  

Et c’est exactement ce que fait le petit rat. Mais lorsqu’il relâche enfin la pression, il tombe dans un état de semi-coma, à moitié endormi et complètement vidé. Heureusement, après une grande sieste et un long repos, il semble retrouver un semblant de forme, prêt pour une nouvelle épreuve orchestrée par son laborantin.  

Par l’expérience et le vécu, le petit rat découvre qui il est réellement. Cette maladie, bien que difficile, est en réalité un cadeau. Mais il ne peut pas encore comprendre qu’elle lui permet d’être en contact avec sa vulnérabilité et ses besoins profonds.  

Grandir dans un environnement toxique, ça laisse des traces. Entre colère, désespoir abyssal et pensées suicidaires, notre petit rat aimerait bien rendre son tablier. Sauf que le laborantin, joueur, en décide autrement.  

Avec sa maladie, il ne connaît rien d’autre que l’endurance et la lutte, coupé de ses émotions. Toujours en combat, il cherche des solutions à l’extérieur, accumulant connaissances et expériences, sans savoir que la véritable réponse se trouve en lui, au creux de son cœur. Une fracture sépare ce qui tente de naître à l’intérieur et la dureté avec laquelle il vit chaque jour.  

Alors, hop ! Un boulot dans une grande entreprise, une petite chérie, et bientôt un mini-rat à chérir. Mais comme la vie, c’est plus amusant avec des rebondissements, la petite chérie mène une double vie. Lorsqu’il le découvre, son cœur est broyé au mixeur émotionnel. En pleine dépression, il se réfugie dans le travail, enchaînant des horaires impossibles. Avec en prime des colères mémorables en réunion, histoire de bien plomber l’ambiance.  

Le laborantin, pris de compassion (ou juste avide d’expériences intéressantes), décide qu’il est temps d’explorer le calme et l’harmonie. Direction l’Asie, berceau des philosophies zen et des plats épicés ! Bouddhisme, hindouisme… Tout un programme pour apaiser son petit rat. Et ça marche ! De retour, il est plus zen qu’un chat qui dort au soleil.  

Alors, le laborantin, ravi, monte la difficulté d’un cran : retour au boulot avec une pression énorme, des responsabilités à gérer, et des collègues profiteurs et envieux. Le petit rat apprend vite à esquiver les manipulations et à surmonter sa timidité en parlant devant des foules. Un véritable tour de force pour un ancien rongeur silencieux.  

Il s’ouvre au monde émotionnel, mais avec violence, possessivité et jeux de pouvoir qui jalonnent son parcours. Peu à peu, il se retrouve enfermé dans une solitude intérieure. Pourtant, c’est cette même solitude qui, avec le temps, lui permet de mieux comprendre qui il est vraiment et de s’individuer.  

Incapable de se sentir en sécurité, il recrée inconsciemment des relations empreintes de conflits, comme un schéma répétitif dont il ne perçoit pas encore l’origine.

Pour pimenter encore un peu les choses, une nouvelle compagne entre en scène. Avec un enfant du même âge que son mini-rat, histoire d’ajouter du plaisir parental. Mais comme trop de stabilité, c’est ennuyeux, elle est aussi dotée d’épisodes hystériques, effet secondaire d’une enfance compliquée. Le petit rat tient bon… un moment. Puis il décide que la paix mentale, c’est bien aussi.  

Rebelote avec une nouvelle relation, cette fois avec une dame petit rat plus âgée, jalouse comme un chat gardant son territoire. Mais la patience a ses limites, et le petit rat finit par préférer la solitude à la suspicion permanente.  

Vient alors l’idée du laborantin : des études à l’étranger et un travail dans un domaine inconnu. Stress élevé garanti. Ajoutez à cela une liaison torride avec une femme mariée, un mari furieux qui veut en découdre, et une dépression XXL en guise de conclusion.  

Retour au pays, chimie et psy pour se remettre sur pied. Mais la vie étant trop calme, hop, nouveau job, nouveaux collègues très jaloux, et un niveau de manipulation digne de *Game of Thrones*. Le petit rat devient un maître dans l’art du pouvoir, froid et stratège, mais à ce rythme, il risque d’y laisser sa peau. Alors le laborantin lui offre une sortie : un plan social bien placé, et hop, fin de l’épisode corporate.  

Nécessité pour que le petit rat pense à lui. Mais dans une démarche d’apprendre inlassablement. Et toujours de se confronter à l’épreuve sans douceur. Pour ne pas encore se tourner vers son cœur. Il cherche en vain ailleurs.  

Libre ! Mais curieux. Exploration des associations humanitaires (hypocrisie et lâcheté en prime), véganisme (grosse dégringolade de santé), régimes bizarres (fruits exquis mais corps en détresse)… jusqu’à ce qu’un spécialiste lui demande de choisir entre sa survie et les animaux. Depuis, il ne mange plus que ces derniers.  

Alors, expérience de ce retournement vers l’intérieur, mais à l’extrême. Toujours dans cette recherche infatigable. Une endurance incroyable.  

Il y a d’autres expériences que le laborantin fait vivre au petit rat. Par exemple, il veut tester les effets de la méditation intense. Alors, ni une ni deux, il l’envoie dans des temples où le silence est roi et où le temps semble s’étirer à l’infini. Un mois sans parler, juste à observer ses pensées et tenter de ne pas devenir fou. Le petit rat répète l’expérience pendant quatre années consécutives, histoire de bien voir si le nirvana est au bout du tunnel.  

Et des expériences, il en fait ! Des sorties de corps, des moments d’extase où son esprit devient un vaste océan vide, puis, à d’autres moments, un torrent de pensées incessantes comme si une radio était bloquée sur une fréquence psychotique. Sensation d’ivresse, légèreté, et parfois même l’impression que son cerveau part en roue libre sans espoir de retour.  

Mais le laborantin, toujours joueur, se dit qu’il est temps de mettre fin à cette expérience avant que le petit rat ne devienne trop illuminé. Alors, il trouve une bonne excuse dogmatique pour le faire exclure du centre.  

Le laborantin, toujours avide d’expérimentations, veut tester la résistance du petit rat au froid extrême. Il le plonge donc dans des bains glacés, juste pour voir. En ressortant, le petit rat grelotte comme une feuille morte dans un ouragan, passant des heures à tenter de retrouver une température décente.  

Mais, comme il semble encore tenir debout, le laborantin décide de corser l’expérience. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Il lui « propose », enfin, impose serait plus juste, d’aller se promener torse nu dans la montagne en plein hiver, enchaînant bains glacés et marches prolongées dans la neige, en compagnie d’autres fous de l’extrême.  

Et puis, inévitablement, le système immunitaire du petit rat déclare forfait. Ses indicateurs métaboliques tombent en chute libre, et il lui faut une éternité pour remonter la pente. Comprenant que jouer au glaçon a ses limites, le petit rat se dit qu’il est temps de lever un peu le pied sur l’exposition au froid. Le laborantin, lui, note ses observations avec un petit sourire en coin, prêt à imaginer la prochaine épreuve…  

Toutes les souffrances de son corps sont une proposition pour ouvrir son cœur, bien qu’il n’en ait pas conscience.  

Un jour, le laborantin, toujours avide de nouvelles expériences, se dit qu’il est temps de tester la réaction du petit rat face à un stress bien particulier : le changement de domicile.  

Cela fait un bon moment que le petit rat est installé confortablement, peut-être un peu trop. Alors, d’un coup de baguette expérimentale, le laborantin le met sur le marché du logement, direction une vie de déménagements en série.  

Il le fait passer d’un logement à un autre, multipliant les rencontres avec des propriétaires plus ou moins accueillants. Certains sont charmants, d’autres d’une rare odiosité, histoire de tester la patience du petit rat. Car quoi de mieux qu’un peu d’ingratitude pour observer ses réactions ?  

Malgré tout, le petit rat tient bon. Il s’adapte, encaissant avec une résilience surprenante les caprices de ses logeurs et les joies du carton perpétuel. Une belle leçon pour le laborantin, qui note chaque observation avec un air satisfait, prêt à concocter la prochaine épreuve…  

À travers toutes ses pertes de repères et le fait de ne pas avoir de foyer, une part de lui se demande quel refuge est vraiment bon pour lui.  

À travers toutes ses épreuves, un cristal se crée à l’intérieur d’une pierre dure et résistante. Mais cela ne se voit pas encore.  

Enfin, quelque chose s’ouvre. Le petit rat grandit en conscience. Prendre soin de son corps et de son cœur. Des graines prêtes à éclore. Vivre l’inconnu et l’accueillir.  

Et puis, un jour, le laborantin se dit qu’après toutes ces épreuves, le petit rat mérite bien un peu de repos. Après tout, il survit à des bains glacés, des déménagements incessants, des relations tumultueuses et une alimentation plus expérimentale que scientifique. Il est temps de lui accorder un peu de douceur.  

Alors, il lui permet de se détendre régulièrement dans des spas, avec bains à bulles et jets d’eau bien chauds, histoire de compenser les bains gelés de l’expérience précédente. Il le laisse profiter du sauna et du hammam, transpirant sans effort plutôt que de lutter contre le froid mordant des montagnes.  

Mais se détendre ne veut pas dire s’engourdir ! Alors, pour garder une bonne énergie, le laborantin lui souffle l’idée de la danse libre, un lâcher-prise total au rythme de la musique, en chantant avec d’autres petits rats enthousiastes.  

Pour rester souple et agile, il lui glisse aussi l’idée du yoga, histoire d’étirer ce corps qui endure tant. Et, bien sûr, des promenades en forêt et en montagne, loin du stress, où le silence et la nature lui rappellent qu’il existe un monde au-delà des laboratoires et des expériences.  

Est-ce encore une préparation avant une autre épreuve ? se demande le petit rat. Après tout, le laborantin le surprend souvent avec des expériences inattendues, parfois un peu trop intenses, mettant à l’épreuve aussi bien son corps que son esprit. Mais il faut bien l’admettre : chaque fois, le petit rat s’en sort. Parfois en rampant, parfois en courant, souvent en réfléchissant beaucoup trop, mais toujours debout.  

Le moyen d’accéder à la psyché du petit rat est d’explorer celle des autres et de plonger dans les profondeurs de l’âme. Être intègre, accepter l’imperfection et se mettre au service d’autrui deviennent les clés de sa propre guérison. Tout retour en arrière est désormais impossible : il s’agit d’une plongée sans retour dans la vérité la plus profonde du cœur.  

Avec une conscience affûtée, le petit rat perçoit désormais l’enseignement caché derrière chaque expérience, avec des repères qui lui sont propres. Il ne peut plus être ballotté ni chahuté comme il l’est par le passé. Cette lucidité lui permet de s’individuer pleinement.  

L’approche du travail thérapeutique du petit rat est unique, forgée par son propre vécu. Son positionnement est clair : il n’est pas là pour porter l’autre, mais pour l’accompagner dans des sujets parfois difficiles. Il tisse des liens subtils entre la guérison et le domaine quantique, trouvant une connexion personnelle et profonde avec le processus, loin de tout dogme rigide. 

 Accueillir les épreuves comme une déesse mère qui aime inconditionnellement tous les êtres. Le lecteur le comprend sans doute : le petit rat et le laborantin ne sont qu’un seul et même être.  

Le laborantin, incarnation du mental, est accueilli dans sa logique de metteur en scène qui pousse sans cesse les limites. Alors, le petit rat, ce personnage façonné par l’expérience, se libère peu à peu de ses conditionnements et de ses schémas répétitifs. Vertige de la perte de sens, angoisse abyssale… Puis vient l’abandon total à l’Univers, dans une foi absolue. Par l’expérience de son corps et de son cœur, il accède à une connaissance profonde.  

Désormais, les épreuves à venir sont des mouvements intérieurs, vécus en pleine conscience, guidés par des choix affranchis de la prison du mental.  

L’objectif ultime : vivre pleinement l’instant présent et embrasser toute l’expérience de la vie, y compris la souffrance.